Bonjour
envie de créer ce blog, de partager ce parcours pma que seuls ceux qui le vivent peuvent en comprendre la complexité, les doutes, l'attente, les espoirs.....
J'aurais pu appeler ce blog la pma pour les nuls, si on m'avait dit il y a quelques années que je serais derrière cet écran à essayer de trouver refuge derrière les mots, cachant aussi les maux que je ressens.
Je suis une femme comme les autres, enfin je le croyais avant...
Tout commence souvent le plus simplement du monde, on arrête la pillule, et puis on attend que dame nature fasse "son oeuvre" ....enfin dans mon cas, je n'étais pas forcément pressée, et puis le temps passe.
J'ai laissé filer les années persuadée que le moment venu, ça finirait pas arriver, me convaincant aussi que le problème était d'ordre psychologique....
Quand j'ai décidé de consulter, j'étais persuadée que l'on allait confirmer que nous n'avions pas de problème, que ça se passait dans la tête...
Vient alors la grande entrée dans la PMA......par la petite portee d'abord, sereine que j'étais sur l'issue de ses investigations, n'en mesurant pas encore la teneur, ni même les conséquences....
- 1ers pas en pma
Le rendez vous pris, j'avoue ne pas avoir compris ce qui se passait, la gynécologue nous parlant d'entrée de jeu de FIV...
Oui......le fameux recul sur les années d'essais, l'age, etc, tout ceci avant même que ne soient commencés les examens, sans même que nous soit posée la question de ce qu'on attendait de ce rendez vous.....
j'oublais, nous avions 35 ans....
Les examens s'enchainent, les incompréhensions aussi.
Je me rappelle notre rendez vous d'avant les vacances, un vendredi soir où la gynécologue nous annonce froidement que mon taux de prolactine est trop élevée
"Madame, je vous prescris un IRM, c'est peut être une tumeur de l'hypophyse, je ne peux vous en dire plus, je ne suis pas spécialisée dans cette partie...."
Je suis ressortie en larmes, je n'avais retenu que le terme TUMEUR au cerveau, nous sommes restés avec nos doutes pendant 15 jours jusqu'à ce que le controle du taux de prolactine, qui avait baissé, montre qu'il ne s'agissait en fait que du stress....Plus tard, on nous a expliqué que la tumeur, s'il y avait eu, aurait été bénigne de toute façon...
Vint le temps du controle de la réserve folliculaire
"Madame, vos ovaires sont vieillissants, ils ne correspondent pas à votre âge...."
tout ça pour apprendre des mois plus tard en refaisant le même examen par un de ses collègues que ma réserve était .....................très bonne!!!!!!!
- petit apparté sur l'hystérographie
C'est un examen dont je garde un souvenir particulièrement douloureux et dégradant, malgré la gentillesse de l'infirmière. Ca ne dure pas longtemps mais c'est intense, le produit injecté donne des contractions, on ressort avec une protecion due aux quelques saignements. J'ai eu des douleurs toute la semaine, l'impression d'avoir été inspectée de l'intérieur, je me sentais presque dégradée, touchée dans mon intimité.....
2. Résultats
Plus d'un an plus tard, le verdict est tombé, mon conjoint avait une tératospermie extrême, nos chances de grossesse naturelle étaient nulles. Je n'y croyais pas, impossible que le problème vienne de là, tout ça était dans la tête j'avais eu beaucoup de problèmes qui ont fait que je n'étais pas disponible, il suffisait de s'y mettre plus sérieusement..........
On nous a à nouveau parlé de FIV mais je n'écoutais pas, pas ça, encore l'IAC passe encore mais pas ça...
J'avais aussi une profonde colère pourquoi ça aussi ça ne marchait pas, cette idée impossible à accepter.
Et mon conjoint, lui, le responsable de ce parcours, le regard porté sur lui à ce moment là était empli de tristesse et de ressenti...
3.et si......
J'ai choisi à nouveau de laisser passer quelques mois, d'essayer les TP de façon plus régulière je savais que derrière planait l'IAC ou la FIV mais je ne pouvais m'y résoudre..
En décembre dernier, le miracle arriva, après 5 années, une grossesse naturelle, malgré la tératospermie totale révélée en août
Je me sentais forte, oui, moi, de ne pas avoir pris le bazouka d'hormones tout de suite, d'avoir continué à espérer un dénouement presque magique, un déblocage en quelque sorte....
Que pouvait il m'arriver maintenant, le plus dur était la fécondation, et si ce petit être avait décidé de venir maintenant, c'était le signe qu'il voulait de nous, qu'il nous faisait confiance pour devenir sa famille.
Je me vois encore lui parler, caresser mon ventre et lui dire que même si j'avais la trouille, je l'aimais déjà et je le remerciais de nous avoir choisi..........que je ferai mon possible pour être une maman à la hauteur..
J'avais confiance en lui, en moi, en nous, en ce début de vie qui me laissait sans voix, partagée entre la joie et l'angoisse.
4. désillusions
Je me suis réveillée un samedi matin sentant ma poitrine moins tendue, une sensation étrange que quelque chose n'allait pas, que c'était fini et que je n'étais plus enceinte.
Je me rappelle le petit déjeuner avec mon conjoint, j'ai fondu en larmes en lui disant que je n'étais plus enceinte....................
Le lendemain, j'ai commencé à perdre du sang, je savais mais je suis restée dans les toilettes à hurler que ce n'était pas possible, recroquevillée, attendant le retour de mon conjoint pour filer aux urgences.
Quand j'ai eu les résultats des dosages des béta hcg qui avaient baissé, j'ai su que c'était vraiment fini. Je me souviens encore des infirmières dans le couloir des urgences qui sont venues me voir, désolées du peu d'intimité pour une telle annonce...
Une fois rentrée, la longue attente commence, le sac embryonnaire était là, petit, sans rien dedans mais je devais maintenant attendre que la fausse couche ne se fasse....
Personne ne nous a expliqué la suite, une fausse couche c'est si banal....
C'est étrange,quelques heures plus tôt j'aurais tout donner pour ne pas perdre ce que je me disais être un début de vie et là, j'aurais tout donner pour en finir au plus vite, pour ne plus ressentir quelque chose dans ce corps lui même un peu inerte et sans vie.
Après avoir passé des heures à lui dire de ne pas partir, je me surprenais à vouloir expulser ce sac vide, vide de sens qui me rappelait douloureusement que j'étais encore enceinte. Je me sentais presque prisonnière, ne pouvant tourner la page, les symptomes de grossesse toujours présents qui devenaient un supplice.
J'ai attendu 3 semaines que le sac se résorbe, j'ai perdu peu de sang mais ça a été très long.
L'interne de l'hôpital, lors de la 1ère échographie où je suis arrivée en sanglots, m'a prise de haut, souriant presque de la situation si "fréquente" pour qu'on n'en fasse pas de cas.
Quand j'y suis retournée pour un autre controle, je lui ai demandé si ça pouvait venir de la tératospermie de mon conjoint, il m'a répondu froidement que c'était sûrement la cause, me disant que si je ne voulais pas être à nouveau dans le même " état" (faisant référence à mon effondrement de la veille) il valait mieux ne pas retenter naturellement et passer en FIV !!!!!!!!!!!!!!!!!!
A ce moment là, quelque chose s'est brisée en moi, non, rien ne se passerait bien,j'avais perdu cette certitude que tout finirait par arriver, que l'inverse était impossible, mon ultime croyance que la vie ne pouvait nous infliger ça aussi...
5. PMA le grand saut
Je me suis alors résignée à passer par la PMA,parce que dans le fond, j'étais encore plus
terrorisée à l'idée d'une autre fausse couche que des traitements.
On m'a expliqué que pour l'IAC les spermatozoides étaient quand même triés donc à priori les anormaux devaient rester au fond du bocal.....
et puis j'avais fait le pire, une FC, alors....
Miracle peut être, l'IAC 1 a fonctionné, naissance prévue le 14 février 2014? c'était un signe, signe que l'amour avait triomphé enfin!!!!
Mais, peur de se réjouir trop tôt, inquiétude aussi, je l'ai vécu différemment de la 1ère, j'avais beaucoup de symptômes,les envies, les nausées.
Je n'étais pas sereine, et même passée la date fatidique de la 1ère FC, je n'arrivais pas à enlever cette inquiétude.
1ère écho, le sac embryonnaire est là, bien formé
Puis, on découvre l'embryon, les battements cardiaques, là, on nous dit que le développement est plus lent qu'il ne devrait, les battements aussi, en gros 1 chance sur 2 que ça continue d'évoluer....
Je suis resortie titubante, non pas encore une fois......
J'ai passé 10 jours à attendre le verdict, une éternité, obsèdée par l'idée que cette vie allait peut être s'arrêter sans que je le sente, sans que je n'y puisse rien.....
Je n'arrivais pas à lui parler comme la 1ère fois, je voulais juste lui dire à ce petit être qu'il pouvait partir si c'était mieux ainsi, que je ne lui en voulais pas, il avait fait ce qu'il pouvait pour vivre.....je lui ai juste dit que quoi qu'il arrive, je l'aimais déjà .....
je n'ai jamais pu me caresser le ventre pour lui dire de rester, je pense que je savais au fond de moi qu'il allait partir et je voulais qu'il parte en paix, c'est étrange
Je me suis lontemps demandée s'il ressentait quelque chose, s'il souffrait, je me sentais tellement impuissante, culpabilisant de ne pas pouvoir réussir à porter la vie et à la maintenir, de ne plus y croire aussi.
Lors de l'échographie, je me souviendrai toujours du gynécologue qui m'a posé la main sur la cuisse me disant "je suis désolée mais ça ne sera pas pour cette fois", l'embryon avait grandi, mais son petit coeur avait cessé de battre....
Le lendemain, je subissais un curetage, je n'ai pas voulu attendre avec cet embryon mort en moi, c'était insupportable.
Je me souviens de mon réveil douloureux, de ma main tendue vers l'anesthésiste quand elle est venue prendre de mes nouvelles, en prenant ma main, c'était un peu comme si elle me prenait dans ses bras, elle m'a alors dit que c'était fini, serrant ma main plus fort....
C'était en juillet.....